Au début des années 2000, les prothèses auditives étaient encore réservées aux personnes les plus aisées. Qui plus est, leurs performances n’étaient pas toujours exceptionnelles : « Dans les années 60, les chercheurs ont trouvé ce qu’il fallait apporter à l’oreille pour améliorer l’audition. En revanche, les fabricants d’appareils n’étaient pas encore en capacité de fournir ces prestations. Avec l’informatique, et la miniaturisation, les capacités des audioprothèses ont littéralement explosé », explique Yann Bouchet.

Cet audioprothésiste bien connu à Carpentras a fait le choix de cette profession à 25 ans : « c’est un métier à plusieurs dimensions, avec une forte implication humaine, des défis techniques, et un aspect entrepreunarial ». De 1997, date de l’ouverture de son premier magasin carpentrassien, jusqu’en 2012, Yann Bouchet ouvrira une douzaine de magasins, dans le Vaucluse et les départements limitrophes.

Malgré cette croissance tranquille et régulière, Yann Bouchet reste sur le qui-vive. « La situation de notre profession était encore relativement privilégiée, les prix assez élevés. L’appareillage auditif devait impérativement devenir plus accessible financièrement ». Et effectivement, les cinq années à venir vont largement confirmer ce pressentiment.

L’année charnière sera 2012. « Alain Afflelou, qui était à ce moment-là pour moi le patron d’une franchise concurrente, est venu me proposer de rejoindre son groupe. Il m’a expliqué l’offre qu’il voulait développer, précisément parce qu’il sentait, lui aussi, que le métier était arrivé à un tournant crucial ».

Les facteurs de ce changement sont multiples. Tout d’abord, les évolutions technologiques évoquées plus haut, qui ont aussi pour conséquence de faire baisser les prix des appareillages. Ensuite l’apparition de nouveaux concurrents, notamment les constructeurs d’appareillages, qui ont développé leurs propres réseaux de magasins. D’autre part, la prise en charge de l’appareillage par les caisses primaires d’assurance maladie et les mutuelles s’améliore. Enfin, une convergence naturelle de plus en plus grande chaque jour, entre les solutions optiques et auditives.

Alain Afflelou avait développé une offre qui s’inscrivait dans le sens de cette révolution en marche alors « j’ai adhéré très vite ». Dans les cinq années suivantes, Yann Bouchet et son équipe ouvriront 5 points de ventes Afflelou Acousticien en moyenne par an, qu’il s’agisse de boutiques entièrement consacrées à l’audition comme de « corners auditions » installés dans des magasins d’optique.